Monument aux victimes du massacre de Marzabotto

Entre le 29 septembre et le 5 octobre 1944, les troupes nazies-fascistes ont commis l'un des plus grands massacres de la Seconde Guerre mondiale, ainsi que l'un des crimes les plus graves contre toute l'humanité. Incités par Albert Kesselring, le général allemand chargé de la guerre contre les partisans italiens, les soldats italiens et allemands se lancent dans la région de Monte Sole avec un seul objectif : anéantir toutes les formations partisanes de la région.

Une marche de la mort dont on se souvient avec le nom du massacre de Marzabotto, le même dans lequel des personnes de tous âges ont perdu la vie, tuées sans pitié dans la région de Monte Sole.Ce massacre, qui représente l'un des chapitres les plus noirs dans notre histoire, a été gravé dans l'histoire avec le sang de plus de 700 personnes. Le nombre de victimes s'élargit ensuite jusqu'en 1830, chiffre qui inclut également les morts des territoires voisins.

Les nazis ont impitoyablement frappé les populations de Marzabotto, Monuno, Grizzana Morandi, Setta et Reno en commençant la marche de la mort le 29 septembre à San Martino. Personne n'a été épargné : des femmes, des hommes et des enfants ont été tués à coups de mitrailleuse et de grenades à main, et leurs corps ont été incendiés. Peu ont réussi à s'échapper, dont Francesco Pirini qui n'avait que 17 ans au moment des faits.

29 septembre 1944

C'était un jour de début d'automne comme tant d'autres, celui du 29 septembre, lorsque les troupes nazies-fascistes ont fait irruption dans le hameau de Casaglia di Monte Sole.La population, effrayée par l'arrivée des soldats, se réfugie à l'intérieur de l'église de Santa Maria Assunta. Mais ce lieu sacré qui devait être un refuge s'est transformé en un enfer dont personne ne sortait vivant. 197 personnes, dont 52 enfants, ont été tuées, marquant ainsi le début du massacre.

Toutes les communes voisines ont subi le même sort en quelques heures. Les troupes ont encerclé les villages de Caprara puis de Cerpiano et ont commencé à tirer sur la population. Des enfants et des nourrissons ont été jetés vivants dans les flammes, d'autres décapités.

Ce matin-là, juste à Cerpiano, Francesco était là aussi. Il était pourtant loin du village, car sa mère l'avait envoyé ramasser de l'herbe pour les lapins. En rentrant chez lui, et voyant les nuages de fumée du feu, il comprit que quelque chose n'allait pas. Alors il se cacha dans les bois avec quelques partisans. C'est alors qu'eut lieu devant son regard étonné le grand massacre de son pays, celui-là même où moururent sa famille et tous les gens qu'il connaissait.

Francesco Pirini, survivant du massacre de Marzabotto

De sa nombreuse famille, seul son oncle a survécu. Les deux se sont rencontrés et ont réussi à s'échapper ensemble, puis ont été secourus par les troupes militaires américaines. Francesco Pirini, qui n'avait que 17 ans à l'époque, fut confié aux soins d'une famille paysanne où il resta près d'un an. Des mois au cours desquels il n'a jamais perdu l'espoir de rencontrer certains des membres de sa famille qui, comme lui, avaient survécu. Et de fait, après sa libération, un an plus tard, il réussit à embrasser à nouveau sa sœur Lidia.

Tout au long de sa vie, Francesco Pirini s'est donné pour mission de préserver la mémoire du massacre de Marzabotto, afin que personne ne puisse l'oublier. Pour que les erreurs du passé ne se perpétuent pas. Ce n'était pas facile pour lui, qui pendant des années a étouffé le douloureux souvenir de ce massacre qui lui a enlevé sa famille, qui lui a tout enlevé.Mais ensuite, il a choisi de le dire. Pendant de nombreuses années, il a accompagné des étudiants et des jeunes sur les lieux des massacres, abandonnant la haine et pardonnant aux responsables du massacre de Cerpiano.

Francesco Pirini est décédé à l'âge de 95 ans le 1er décembre 2022. Son histoire cependant, celle d'un garçon qui à 17 ans a vu sa famille mourir et a pardonné aux tueurs, personne ne l'oubliera jamais.

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